Les étrennes à la traîne ?

01/12/2011

L’usage des étrennes, d’origine païenne, remonte à l’Antiquité. En début d’année, il était d’usage chez les Romains, de gratifier amis et proches, d’un présent. L’origine du mot n’est pas connue avec certitude, mais on avance qu’il proviendrait du nom de la déesse de la santé Strena, à l’honneur le premier janvier.


Face à cette incrédulité, subsiste néanmoins la reconnaissance d’un vrai sens du service, une valeur ajoutée très appréciée.

Sous l’Empire romain, jusqu’alors un simple don de plantes « porte-chance », les étrennes prennent la forme de nourriture, de vêtements puis d’argent et objets précieux. Cette tradition traversera les siècles en Europe, et ce malgré les diverses évolutions du calendrier. Pour les anciennes générations, il s’agissait non seulement d’honorer les personnes de l’entourage, mais aussi de rétribuer à leur (plus) juste valeur, les personnes modestes pour leurs bons services. Aussi, les bénéficiaires sont multiples et fonction des habitudes de vie : concierges, femmes de ménage ou nourrices.


Bien que les enfants soient aussi bénéficiaires de cette pratique, elle se traduit surtout dans l’esprit de chacun, par une tournée régulière des éboueurs, pompiers et facteurs, à l’approche des fêtes de fin d’année. Or les jeunes générations prises dans l’étau d’une insertion difficile dans la vie active, sont peu enclines à maintenir cette tradition. Car s’il était admis par leurs aïeux que ces différentes corporations connaissaient des conditions de travail difficiles, et non rétribuées à leur juste mérite, les plus jeunes questionnent aujourd’hui sans complexe, la persistance de cet acquis. En d’autres termes, ils ne sont plus disposés à offrir un cadeau aux personnes déjà payées pour leur travail. Face à cette incrédulité, subsiste néanmoins la reconnaissance d’un vrai sens du service, une valeur ajoutée très appréciée.


Ainsi on note aujourd’hui, que les gardiens d’immeuble et les pompiers n’ont pas vu diminuer leurs étrennes au fil des ans. Ces derniers bénéficient d’une image positive auprès de leurs voisins, les uns rendant souvent des services en plus de leurs attributions, les autres bénéficiant d’une sympathie due en grande partie à un engagement bénévole. A l’inverse, il semblerait que facteurs et éboueurs rencontrent plus de mal lors de leurs tournées annuelles. Toutefois, les étrennes étant attribuées au cas par cas, et en fonction des affinités et initiatives de chacun, les sommes et leurs bénéficiaires peuvent varier d’un extrême à l’autre. A savoir que le montant de cette enveloppe annuelle, oscille en moyenne entre 5 euros et jusqu’à la moitié d’un salaire mensuel pour les concierges et femmes de ménage.



? A savoir


Bien que variable, le montant des étrennes se définit généralement selon ce schéma indicatif :

Éboueurs : entre 4 € et 5 €
Facteurs : entre 5 € et 8 €
Pompiers : entre 5 € et 10 €
Concierges : environ 10 % du loyer
Femmes de ménage : jusqu’à la moitié d’un salaire mensuel
Assistantes maternelles : jusqu’à la moitié d’un salaire mensuel

Il est recommandé de toujours demander la carte professionnelle des demandeurs, surtout s’ils vous sont inconnus. De multiples cas d’escroqueries sont signalés chaque année, et en majorité le fait de faux éboueurs.

Si vous ne disposez pas d’espèces, n’hésitez pas à offrir bons d’achat, chèques ou cartes cadeaux, également appréciés.



• Hélène, pour www.sereni.org



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