Tashi Wangdi, ancien ministre du gouvernement tibétain en exil, raconte l’histoire du Tibet et l’exil de sa population.

 

Sa Sainteté le Dalai-Lama, contraint de quitter son pays en 1959, déclenche la première vague d’exil du Tibet et près de 80.000 personnes s’échappent du Tibet à cette même époque. Dès son arrivée en exil, le Dalai-Lama prend trois initiatives majeures :
– reconstituer le gouvernement du Tibet en exil ;
– rassembler les Tibétains dans des communautés ;
– fonder des écoles pour l’éducation des enfants tibétains.

C’est en 1960 que le Dalai-Lama introduit un système démocratique pour les Tibétains qui élisent eux-mêmes les tous premiers parlementaires tibétains au suffrage direct.

Sa deuxième grande initiative fut de rassembler les Tibétains exilés dans des camps de réfugiés apparentés à des villages afin qu’ils puissent vivre ensemble et sauvegarder leur identité de culture. Il organise alors, avec le soutien du gouvernement de l’Inde, des communautés tibétaines – grâce à des terrains offerts par le gouvernement indien – tout en reconstituant des monastères tibétains complets en exil.

Enfin, et non des moindres, le Dalai-Lama a décidé que les enfants ne pouvaient pas être scolarisés dans les camps de transit dans lesquels les Tibétains vivaient. Il s’est alors chargé, à cette époque, de dépêcher des fonctionnaires tibétains capables de se débrouiller en anglais et en hindi pour acheminer les enfants vers Dharamsala afin de rapidement les scolariser. L’éducation fut un des grands défis du Dalai-Lama dès cette époque.

Au même moment, la situation du Tibet s’est fortement et très rapidement dégradée. Dès 1956-57, il était devenu quasiment clair que le Tibet allait être complètement détruit, envahi et absorbé par les Chinois. A partir de 1959, quand les Tibétains ont commencé à s’échapper du Tibet pour aller vers l’Inde, certains sont tombés malades, d’autres sont morts en route et ceux qui sont arrivés à destination ne savaient pas comment agir dans le monde moderne – moderne par rapport au Tibet de l’époque. Ce fut une période extrêmement tendue et de grand chaos.

De son côté, le gouvernement indien n’était pas prêt, en 1959, à accueillir tant de réfugiés venant des hauts plateaux du Tibet et ce fut un grand défi pour ses dirigeants d’accueillir, en masse, des étrangers dont la culture et les habitudes sont différentes.

 

L’Himalaya

Lorsque nous parlons de l’Himalaya, il s’agit à la fois d’une richesse, d’une question de géographie et de géostratégie ainsi que d’une préoccupation climatique mondiale. L’Himalaya est une région extrêmement importante pour le monde entier ; elle joue un rôle important dans les problèmes de changements climatiques.

D’après les experts des statistiques démographiques, 47 à 48 % de la population mondiale est dépendante des fleuves originaires du plateau du Tibet. Pour l’Asie, l’Himalaya occupe une place encore plus importante et on peut dire que 85 % de la population de l’Asie est dépendante de ses fleuves et de ses rivières.

L’environnement, la biodiversité, la sécurité et la paix de toute cette région sont restés intactes depuis des millénaires et sont aujourd’hui bouleversés. En effet, des changements radicaux ont pris place dans tout l’Himalaya depuis quelques décennies. Mais il n’est pas trop tard pour ralentir et réparer les dégradations et destructions causées dans cette région. L’Himalaya peut encore être sauvé…

 

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