Les danses indiennes traditionnelles


Le bharata natyam



Origine : Inde du sud


Où se danse t-elle ? Jadis elle se dansait dans les temples par des danseuses qui avaient dédié leur vie et leur art aux dieux, aujourd’hui elle se danse uniquement sur scène.


Qui danse le bharata natyam ? Ce sont essentiellement des femmes mais parfois aussi des hommes.


Chorégraphie : composée de 6 tableaux dont l’ordre a été établi par la tradition. La danseuse utilise son corps mais aussi son visage et ses yeux. Elle suit la règle de la nritta pour la gestuelle corporelle, les règles de la nritya pour la composition des émotions par les expressions du visage et des gestes.


Scène : à gauche les musiciens (vus du public) et le(s) chanteur(s) À la droite de la scène est installée une statue de Shiva sous sa forme de Nataraja, le dieu de la danse. La danseuse entre par la droite, salue la divinité, la scène, les musiciens et le public.


Aujourd’hui la représentation dure entre deux et trois heures.


Musique : Le nattuvanar imprime le rythme avec des petites cymbales (les talams), le rythme de la danse sera soutenu par un percussionniste à l’aide d’un mridangam et l’orchestre peut être composé d’un joueur de flûte et de vina. La musique est de type carnatique.


Le kathak



Origine : âges Védiques, Originaire de l’Inde du nord, le kathak a subi l’influence de l’art musulman apporté par les Moghols


Où se danse t-elle ? Entre le 12e et le 18e siècle, le Kathak était pratiqué dans les somptueux palais des Empereurs Moghols, mais aussi avant dans les cours des Maharajas Hindous.


Qui danse le kathak ? C’est une danse en solo. Elle a d’abord été dansée par des hommes qui incarnaient des rôles féminins mais est maintenant essentiellement dansée par des femmes.


Chorégraphie : Le danseur raconte une histoire basée sur la mythologie.


Il existe 3 écoles de Kathak différentes : La Jaipur gharana, où l’accent est mis sur les tours et les rythmes des pieds, la Lucknow gharana, où ce sont les expressions des émotions, la finesse des gestes et du mime qui sont mis en évidence, et la Banaras gharana. Dans cette dernière prédominent les vigoureux martèlements de pieds, les improvisations de virtuosité rythmiques dans les dialogues avec les percussions ainsi que les paran dansés de manière puissante.


Les techniques du Kathak font appel à un langage chorégraphique extrêmement développé s’exprimant par les mudra (gestes codés des mains), les mouvements des pieds, les expressions faciales et les positions du corps.


Dans un spectacle, le danseur exécute une séquence précise de figures qui commencent sur un rythme lent (vilambit laya) et se doublent pour atteindre une vitesse finale paroxystique. Il y a également des moments d’improvisation. Puis viennent des extraits du Krisnalîla, du Râmâyana ou du Mahâbhârata, grands poèmes épiques de la littérature sacrée de l’Inde, où le mime et l’expression priment. Le spectacle se termine en général par les paran, évocations de divinités de la mythologie hindoue.


Musique : L’accompagnement musical comprend les percussions, avec le tabla et parfois le pakhavaj, le chant ainsi qu’ un ou plusieurs instruments mélodiques tels que le sarangi , le sitar, le santur et l’harmonium. Il se structure autour du dialogue entre les percussions et les danseurs. En effet les pieds des danseurs aux chevilles enlacées de ghunghuru (grelots au nombre d’environ 250 par pied) sont des instruments à part entière.

Le kathakali


Origine : cette danse est née au 17ème siècle dans le Kerala, état de l’extrême sud ouest de l’Inde.


Où se danse t-elle? Avant le kathakali était l’amusement de la famille royale, maintenant cette danse s’est démocratisée et est dansée sur des scènes montées dans les villages.


Qui danse le kathakali ? Cette danse est normalement pratiquée uniquement par des hommes, même pour les rôles féminins cependant cela se modifie peu à peu et quelques femmes dansent parfois aux côtés des hommes.


Chorégraphie : Le kathakali est une danse très narrative, bien plus que les autres types de danses classiques indiennes. Les émotions et les expressions sont transmises par le danseur grâce à des mouvements des mains, des jambes, des pieds et des yeux très complexes et d’une extrême précision. La maîtrise de cette gestuelle nécessite des années d’apprentissage, une grande mémoire et une très grande souplesse. Autrefois, une représentation de kathakali durait toute la nuit. Les chorégraphies modernes ont raccourci cette durée à deux ou trois heures.


Personnages : Les personnages interprétés sur scène sont des rois, des dieux, des héros apparaissant dans le Mahabharata, le Ramayana et les grands textes religieux. Les couleurs et les costumes utilisés révèlent la personnalité des personnages qui sont classés en sept catégories : le pacca (vert) qui est le héros ; le katti (poignard); le chokannatidi (barbe rouge) qui est le démon ; le velupputadi (barbe blanche) qui représente le dieu-singe Hanuman, le karupputadi (barbe noire) qui est le chasseur, le kari (noir) qui est la sorcière et le minnukku qui représente les femmes, les brahmanes et les sages.


Scène : Les danseurs sont accompagnés sur scène par des musiciens et par un ou deux chanteurs. Les instruments de musique utilisés sont le maddalam (un tambour horizontal), le cenda (un tambour vertical), l’itekka (un petit tambour) et un harmonium.



Le manipuri



Origine : Cette danse est originaire de l’état de Manipur dans le nord est de l’Inde, elle est longtemps restée confinée dans cette région montagneuse.


Où se danse t-elle? On la danse dans les temples, elle est très proche de la vie de la population locale.


Qui danse le manipuri : C’est une danse de groupe et les danseuses aussi bien que les danseurs peuvent le pratiquer.


Chorégraphie :Les danseuses ont un rythme lent et sont accompagnées de percussionnistes qui dansent tout en jouant de leur instrument, le pung. Comparé aux danseuses, leur rythme est beaucoup plus rapide, voir frénétique. Il y a donc un très fort contraste entre l’allure chaloupée de la danseuse et la vigueur de l’homme.


Contrairement aux autres formes de danses indiennes, le visage de la danseuse reste immobile.


Costumes et maquillages : Les danseuses de manipuri portent des voiles et une large robe sur laquelle sont posés des centaines de petits miroirs circulaires et les hommes dansent torse nu.


Le kuchidupi



Origine : cette danse vient du sud de l’Inde, plus précisément, du village de Kuchidupi dans l’Andhra Pradesh.


Où se danse t-elle ? Elle se jouait autrefois dans les temples


Qui danse le kuchidupi ? C’est une danse de groupe qui était autrefois réservée aux brahmanes qui tenaient les rôles féminins. Aujourd’hui il est aussi dansé par les femmes et parfois en solo.


Chorégraphie : La représentation débute par les prières et les offrandes traditionnelles. Les danseurs se présentent à l’aide d’un daru. Le daru est une petite scène dansée qui met en valeur la personnalité des caractères et l’habileté des danseurs. Ceux-ci se distinguent par leur maquillage et leur costume. Le kuchipudi est renommé en raison de la fluidité des mouvements des danseurs et danseuses et de la musique cadencée de type carnatique qui les accompagne.


Musique : L’orchestre est composé de musiciens (mridangam, flûte, cymbales, harmonium), d’un chanteur et d’un nattuvanar qui dirige le tout. La chorégraphie est basée sur la gestuelle rythmique et les mouvements du visage. Occasionnellement, il peut y avoir des dialogues entre les danseurs.


L’odissi



Origine : L’odissi vient de l’état d’Orissa à l’est de l’Inde. Elle est vieille de plus de 2000 ans, la danse tire son origine du culte de Krishna.


Qui danse l’odissi et dans quels lieux ? L’odissi est une danse de soliste, au départ, cette danse était pratiquée par les Maharis : telles des servantes, elles offraient leurs danses aux dieux. Tandis que les Maharis dansaient pour les dieux dans les temples, les Nartakis quand à elles, dansaient dans les cours royales, et les Gotipuas, jeunes garçons acrobates et féminisés, occupaient la rue.


Chorégraphie : L’odissi est très fidèle aux traditions chorégraphiques du Natyashastra. Ce sont les mouvements compliqués du corps qui font passer les émotions et les expressions. Ils sont difficiles à exécuter et demande une très grande précision de la part de la danseuse.


Un récital typique contient un ou deux ashtapadis qui sont des poésies en sanskrit, tirées du Gita Govinda, et dont le thème est l’amour entre Krishna et Radha. Leur interprétation par la danseuse est un subtil mélange de danse pure et de danse expressive.


Musique : La musique d’accompagnement est faite de musique carnatique et hindustanique.


Clémentine Fouquet, pour www.sereni.org



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *