Le kalaripayat, art martial du Kérala indien

Technique de self défense redoutable mais fondamentalement non violente, le kalaripayat étonne par sa précision et la beauté de ses gestes.


Tout est dans la nature



Les gestes et positions du kalaripayat s’inspirent des mouvements des animaux comme le cheval, le poisson, l’éléphant… Tantôt rasant le sol, tantôt sautant dans les airs, les pratiquants ont des chorégraphies très variées.





Ils sont souvent à deux et respectent une chorégraphie très étudiée mettant en scène un combat. Ils utilisent parfois des couteaux ou de longs bâtons mais peuvent aussi pratiquer à mains nues.


Une histoire mouvementée



Le kalaripayat est un art martial originaire du Kérala au sud de l’Inde. La discipline a connu son apogée entre le 15ème et le 17ème siècle. A cette époque, la kalaripayat est un pilier institutionnel de la société au Kérala. La côte du Malabar est d’ailleurs l’une des plus sûres au monde : l’ordre règne et les conflits avec les royaumes voisins se règlent en combat individuel à mort entre les meilleurs guerriers.


Ce n’est qu’à la fin du 17ème siècle que les Anglais interdisent le kalaripayat, perquisitionnent et détruisent les armes. Certains Maîtres continuent cependant de l’enseigner en secret jusqu’en 1947, date de l’indépendance.


Dans les années 1950, le kalaripayat est très peu pratiqué et la discipline retrouvera sa gloire grâce au talent de Maître Sri Kanaran et son disciple. En 1956 le gouvernement du Kérala s’investit pour la réhabilitation de cette discipline.


Aujourd’hui cet art n’est plus aussi important qu’il y a quelques siècles et il n’y a plus de combat à mort programmé ! Il s’agit plutôt du développement de soi, au niveau physique, mental, émotionnel et spirituel.


• Clémentine Fouquet, pour www.sereni.org



2 réponses à “Le kalaripayat, art martial du Kérala indien”

  1. Jean T. dit :

    Merci pour l’article. Très intéressant.
    Seul hic : un art-martial « fondamentalement non violent »? N’est-ce pas antinomique sur les principes même ancestral de cet art (oui) mais aussi martial. Même pour se défendre il est nécessaire d’utiliser un peu la violence, sauf si on est au delà de tout ça et qu’on évite les situations de conflit, ce qui est encore mieux bien sûr.

    • venne dit :

      attention, faisons bien la différence, entre un art de combat qui, bien sure, utilise certaines techniques à l’apparence violente et l’art martial. l’art martial est d’abord un art. et en Chinois, l’art martial s’écrit avec un symbole, qui est en fait composé de 2 symboles différents : arrêter, la lance. et ce caractère existe depuis au moins 2500 ans. donc, dès la genèse de l’art martial, cela a été conçu non pour la violence, ni pour s’en servir, mais pour ne pas s’en servir, et surtout pour la stopper. donc, un art martial, est fondamentalement non violent et est fait pour l’éviter à tout prix, tout le contraire d’un art de combat. et non, on n’est pas obligé d’user de la violence même en cas d’agression. ce genre d’exploit n’est pas à la portée de n’importe qui, mais les très bons pratiquants peuvent se défendre sans faire usage de violence. c’est comme le taureau de picasso : ca vous parait fou que de dessiner un taureau à la perfection avec un trait et quelques petits ronds??? ben, le maître lui, il le peut.

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