La vie après la mort demeure l’une des grandes interrogations de l’être humain. Mais pour la science, certaines questions viennent peut-être de trouver une réponse ! Selon l’équipe du microbiologiste Peter Noble, certains gènes seraient actifs après la mort.

 
 

Certains gènes seraient actifs après la mort. Image du domaine public.
Certains gènes seraient actifs après la mort. Image du domaine public.

Si chacun a une vision personnelle de la vie après la mort, la science permet parfois de donner des réponses universelles. Selon deux études menées par l’équipe du microbiologiste Peter Noble, de l’université de Washington, publiées sur BioRxiv, certains gènes seraient actifs après la mort. Les études concernent l’activité des gènes de la souris et du poisson zèbre, deux animaux phares de la recherche médicale. Cette découverte doit néanmoins être prise avec du recul car les études n’ont pas encore été relues par un comité de lecture, passage incontournable des travaux scientifiques. Cependant, si elle s’avère correcte, cette révélation pourrait bien améliorer nos connaissances et nos techniques de transplantations, permettre aux scientifiques de mieux comprendre le développement des tumeurs ou encore déterminer plus précisément le moment d’un meurtre.

 
 

Souris et poisson-zèbre

 

Les chercheurs de l’Université de Washington à l’origine de cette découverte ont d’abord supposé que les gènes s’éteignaient peu de temps après la mort. Pourtant, en procédant à des mesures dans le cerveau et le foie de 548 poissons zèbres et 515 souris, les résultats ont été surprenants : l’activité de centaines de gènes s’accélérait dans les 24 heures suivant le décès de l’animal. Certains gènes sont restés actifs deux jours après la mort des souris contre quatre jours pour les poissons zèbres ! Et si seuls les poissons zèbres et les souris ont pour l’instant été observés, « il y a des indices indiquant que ces mêmes gènes sont également actifs pendant un certain temps chez les humains décédés », assurent les chercheurs.

 
 

Pas n’importe quels gènes…

 

Les gènes actifs après la mort sont efficaces en cas d’urgence puisqu’ils permettent de stimuler l’inflammation, déclencher le système immunitaire et la lutte contre le stress. Plus étonnant, des gènes utiles à la construction de l’embryon et qui ne sont donc plus nécessaires après la naissance sont actifs post-mortem ! Pour les scientifiques, « les conditions cellulaires des cadavres « récents » ressemblent à celles des embryons ». Ce serait alors une ultime tentative de nos gènes pour construire un nouvel organisme et ainsi éviter la mort.

 
 

Comprendre la vie grâce à la mort

 

Pour de nombreux scientifiques, l’augmentation du risque de développer un cancer après une greffe est due aux médicaments immunosuppresseurs servant à éviter le rejet de greffe. Mais ces deux études pourraient bien donner une autre explication à ce phénomène. Car certains gènes réactivés après la mort favoriseraient la croissance de cancers post-mortem. Dans leur étude, les scientifiques soulignent que « ce résultat pourrait expliquer pourquoi les gens qui reçoivent des transplantations d’une personne décédée depuis peu de temps ont un risque plus élevé de développer cette maladie ».

 
 

Sarah Belnez pour Sereni Magazine.