Le lundi 7 novembre 2016 à 16h34 les femmes ont cessé d’être payées. Cet évènement annuel, désormais médiatisé grâce à la newsletter Les Glorieuses, met en lumière les inégalités salariales persistantes en France.

 
 

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Le lundi 7 novembre 2016 à 16h34 les femmes ont cessé d’être payées. Image du domaine public.

 

« Si les femmes étaient payées autant que les hommes, elles pourraient s’arrêter de travailler le 7 novembre à 16h34 ». En une seule phrase, la newsletter française Les Glorieuses met le doigt sur les inégalités salariales persistantes en France. Chaque semaine depuis octobre 2015, le collectif féministe traite de sujets comme la politique, la maternité, la culture, le sexe, etc. Cette semaine, ce sont les inégalités salariales hommes femmes que le collectif souhaite mettre en lumière. Car selon les chiffres de la Commission Européenne, les femmes gagnent 15% de moins que les hommes. Et si le Forum économique mondial estime que cette inégalité prendra fin en 2186, le collectif Les Glorieuses appelle dès maintenant « les femmes, les hommes, les syndicats et les organisations féministes à rejoindre le mouvement du “7 novembre 16h34” et à multiplier les événements et manifestations pour faire de l’inégalité salariale une problématique politique centrale ».

 
 

7 novembre 16h34

 

Pour parvenir à cette heure, le collectif a pris en compte l’inégalité des salaires calculée par Eurostat, qui représente « la différence moyenne de rémunération horaire brute entre les travailleurs de sexe féminin et masculin » puis a ensuite adapté ce rapport au nombre de jours ouvrés en 2016 (253), ce qui donne 38,203 jours ouvrés. Cette méthode lui a permis d’arriver à la date du 7 novembre 2016 à 16h34 et 7,5 secondes.

 
 

Une initiative islandaise

 

Le mouvement proposé par Les Glorieuses est inspiré d’une initiative islandaise lancée au mois d’octobre 2016. En effet, nos voisines nordiques sont en moyenne rémunérées 14% de moins que leurs collègues hommes, selon les chiffres de l’OCDE. Des milliers d’islandaises se sont donc arrêtées de travailler le lundi 26 octobre 2016 à 14h38 pour dénoncer les inégalités salariales homme-femme.

 

L’OCDE propose un graphique indiquant l’heure à partir de laquelle les salariées cessent d’être payées dans plusieurs pays.

 
 

La partie émergée de l’iceberg

 

Ces fameux 15% d’écart entre le salaire des hommes et celui des femmes n’est pas le seul fait inégalitaire. Le site de Les Glorieuses rappelle qu’il ne tient pas compte du temps partiel : 30,4% des femmes contre 8% des hommes selon l’Insee. Pour l’OCDE, les femmes ont plus de chances d’occuper un emploi à bas salaire et ont moins de chances de progresser professionnellement que les hommes. Et si les femmes ont un emploi, elles continuent d’être plus actives que les hommes à la maison. Selon l’Insee, les femmes consacrent 3h26 par jour aux tâches domestiques (ménage, courses, soins aux enfants, etc.) contre 2h pour les hommes (données 2010). De plus, les inégalités salariales ne s’arrêtent pas à la retraite puisque l’écart vécu durant la carrière se répercute sur la pension de retraite.

 
 

Sarah Belnez pour Sereni Magazine.