En septembre 2015, les 193 Etats membres de l’ONU se sont mis d’accord sur les 17 objectifs de développement durable à atteindre d’ici 2030. L’Objectif 3, consacré à la santé et au bien-être, est l’un des défis les plus ambitieux des prochaines années.

 
 

L'Objectif 3 des Nations Unies est un défi ambitieux mais nécessaire. Image du domaine public.
L’Objectif 3 des Nations Unies est un défi ambitieux mais nécessaire. Image du domaine public.

 

193 États membres de l’ONU, 17 objectifs, 15 ans, 7,4 milliards d’êtres humains. Ces nombres révèlent l’ambition et le défi que s’est lancé l’ONU en septembre 2015. Des objectifs qui prolongent ceux du Millénaire pour le développement adoptés en 2000 : lutter contre les inégalités et améliorer la santé mondiale. L’Objectif 3 de développement durable est entièrement consacré à la santé et au bien-être. Il vise à « permettre à tous de vivre en bonne santé et à promouvoir le bien-être de tous à tout âge ». Les Nations Unies montrent que des progrès ont été accomplis dans l’accroissement de l’espérance de vie infantile et maternelle puisque le taux de mortalité maternelle a diminué de 45% depuis 1990 et le nombre de décès d’enfants de moins de 5 ans est passé de 12,7 millions en 1990 à 6,3 millions en 2013. D’autres progrès notables ont également été notés dans l’amélioration de l’accès à l’eau salubre et à l’assainissement, la réduction du paludisme, de la tuberculose, de la poliomyélite de la propagation du VIH/sida. Mais les mesures de l’Objectif 3 montrent que de nombreuses améliorations doivent encore avoir lieu.

 
 

Les neuf défis de l’Objectif 3

 

L’Objectif 3 de développement durable contient neuf défis devant être accomplis d’ici 2030 :

 

1 – D’ici à 2030, faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes.

 

2 – D’ici à 2030, éliminer les décès évitables de nouveau-nés et d’enfants de moins de 5 ans, tous les pays devant chercher à ramener la mortalité néonatale à 12 pour 1 000 naissances vivantes au plus et la mortalité des enfants de moins de 5 ans à 25 pour 1 000 naissances vivantes au plus.

 

3 – D’ici à 2030, mettre fin à l’épidémie de sida, à la tuberculose, au paludisme et aux maladies tropicales négligées et combattre l’hépatite, les maladies transmises par l’eau et autres maladies transmissibles.

 

4 – D’ici à 2030, réduire d’un tiers, par la prévention et le traitement, le taux de mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles et promouvoir la santé mentale et le bien-être.

 

5 – Renforcer la prévention et le traitement de l’abus de substances psychoactives, notamment de stupéfiants et d’alcool.

 

6 – D’ici à 2020, diminuer de moitié à l’échelle mondiale le nombre de décès et de blessures dus à des accidents de la route.

 

7 – D’ici à 2030, assurer l’accès de tous à des services de soins de santé sexuelle et procréative, y compris à des fins de planification familiale, d’information et d’éducation, et la prise en compte de la santé procréative dans les stratégies et programmes nationaux.

 

8 – Faire en sorte que chacun bénéficie d’une assurance-santé, comprenant une protection contre les risques financiers et donnant accès à des services de santé essentiels de qualité et à des médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces, de qualité et d’un coût abordable.

 

9 – D’ici à 2030, réduire nettement le nombre de décès et de maladies dus à des substances chimiques dangereuses et à la pollution et à la contamination de l’air, de l’eau et du sol.

 
 

Un défi ambitieux

 

Pour atteindre les neufs défis de l’Objectif 3, le budget de la santé devra augmenter de manière considérable. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il faudra également maintenir en poste le personnel de santé et recruter davantage. Concernant le tabagisme, l’application de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac devra être renforcée dans tous les pays. Tous les pays, et plus particulièrement les pays en développement, devront renforcer leurs moyens « en matière d’alerte rapide, de réduction des risques et de gestion des risques sanitaires nationaux et mondiaux ». Enfin, la recherche et l’accès aux vaccins devront être maintenus et améliorés, conformément à la Déclaration de Doha sur l’Accord sur les ADPIC et la santé publique.

 
 

Sarah Belnez pour Sereni Magazine.