Halte au stress scolaire!
En finir avec le stress à l’école !
Être premier de la classe, avoir de bonnes notes, progresser… les professeurs et les psychologues scolaires ou autres le remarquent constamment : le stress lié à la réussite scolaire frappe presque déjà en maternelle. La pression subie par les plus jeunes est énorme. Elle provient de l’environnement, l’école et les parents, mais aussi de l’élève lui-même.
Il est important de faire la différence entre « la bonne exigence » et « la pression anxiogène ». La première est celle qui soutient l’enfant et qui tient compte de ses points forts et faibles, et le guide en avant. Ici les parents sont vus comme des partenaires. Par contre dans la seconde, la pression est faite de harcèlement, de menace, de chantage, de culpabilité, elle est tendue uniquement vers le résultat et nie l’enfant pour ne s’adresser qu’à l’élève.
Au quotidien on focalise sur les notes et la communication familiale est réduite au dialogue entre parent et élève. On ne parle plus de comment s’est passé la journée à l’école ou au travail, qui est une manière de déstresser les enfants qui ne se sentent intéressants pour leurs parents que par rapport à leur statut d’élève. Si j’ai un bon carnet de notes, mes parents seront heureux et m’aimeront plus. On oublie que la pression supprime les dimensions de plaisir et de curiosité de l’apprentissage !
A quoi est lié le stress scolaire ?
Le stress vient souvent des parents eux-même ! En projetant leurs peurs sur leurs enfants ceux-ci deviennent angoissés par leur avenir professionnel, stressés par la peur de l’échec et la crainte de ne pas réussir. Nous sommes-nous posés la question de savoir si nos peurs, nos projections et nos attentes de parents ne seraient pas trop lourdes sur leurs épaules ? Souvent les parents oublient que la pression parentale insécurise leur enfant. Ils ne sont plus le soutien qu’ils auraient dû être mais deviennent des personnes que l’enfant doit satisfaire et rassurer.
Il existe deux formes de pression : quantitative et qualitative. La première consiste à répéter à l’enfant qu’il ne travaille pas assez, donc tout tourne autour de la quantité de travail à fournir. La seconde porte sur les notes, les classements, les commentaires des professeurs qui ne sont jamais assez bons. Dans les deux cas l’accent est surtout mis sur les insuffisances de l’enfant. Ce qui, au lieu de le stimuler, le fait douter de lui, et au bout du compte le démotive en profondeur.
Quels sont les symptômes du stress ?
On peut remarquer de l’irritabilité chez les enfants,de l’agitation et même des comportements violents avec des objets ou envers les autres. Il peut également y avoir une régression, c’est-à-dire un retour en arrière des plus petits qui peuvent se remettre à sucer leur pouce, pleurer ou se plaindre fréquemment.?Il peut également avoir tendance à être malade plus souvent, à se plaindre de maux de ventre ou de tête, avoir un sommeil agité, faire des cauchemars, présenter des problèmes d’appétit. Sa concentration est souvent faible, il est « dans la lune ».
Comment éviter le stress scolaire ?
Les parents peuvent alléger le stress de leur enfant en donnant beaucoup de soutien et de valorisant les points forts. Il faut éviter les reproches et ne pas faire de fixation sur les erreurs et les échecs.?? Les enseignants peuvent devenir les meilleurs alliés ! Ne manquez pas les conseils de classe : ces rendez-vous vous donneront l’image de votre enfant qui se développe dans un contexte différent. Cela aide aussi aux parents d’avoir une image plus complète englobant les points positifs et négatifs de leur enfant. ??Beaucoup d’enfants ont peur de se tromper : pour éviter cela, il ne faut pas dramatiser chaque événement (contrôle, examen blanc, conseil de classe) mais veiller à aménager un climat émotionnel apaisé autour de l’enfant.??Apprendre à son enfant à s’organiser, a préparer un cartable, à planifier son travail et à anticiper.??Accompagner, c’est aussi développer une présence chaleureuse qui contribue a renforcer le sentiment de sécurité intérieure. Ainsi les soirs, il est important de se retrouver en famille (même si ce n’est que quelques minutes avec les ados !). Ces rendez-vous réguliers sont une façon simple d’évacuer le stress de la journée. Rien n’est plus apaisant et régénérant que de vivre des moments de partage en famille : cuisiner, bricoler, faire des jeux, regarder la télévision, … Échanger, se confronter, parfois s’affronter aident a développer l’esprit critique.
Évidemment il est des cas où le recadrage est nécessaire, mais « mettre de la pression » ne fait qu’aggraver les choses. Il faut se poser de multiples questions depuis quand cela dure, tenir compte de ce qu’en dit l’enfant et les professeurs, s’agit-il d’un manque de travail ou d’une mauvaise organisation ? D’un problème de compréhension ou de concentration… Si nécessaire ne pas hésiter à aller voir un psychologue pour faire un bilan qui pourra mieux aider les parents à comprendre et cerner le problème de la scolarité de leur enfant.
Comment réagir face à de mauvais résultats ?
Malheureusement parents, enfants et enseignants ont leurs yeux braqués sur les chiffres. Il faut relativiser l’impact de la note pour permettre a l’enfant de respirer. Il est plus constructif d’analyser s’il s’agit d’un manque de travail, de difficultés de compréhension. Comment l’enfant a-t-il appris sa leçon ? avec quelle stratégie ? … puis chercher les solutions avec l’enfant pour améliorer sa note.
Tirer profit des erreurs : L’important ce n’est pas la note mais la compréhension de cette erreur. Ainsi on acquiert connaissance et compétence. Certains enfants apprennent vite d’autres ont plus lents, mais tous on besoin de l’attention « soutenante » et non envahissante de leur parent. Quand l’enfant apprend a rouler à vélo, et qu’il tombe les parents ne se mettent pas en colère au contraire ils se tiennent à ses cotés et le relève, jusqu’à ce qu’il roule bien tout seul. Pourquoi ne pas faire pareil avec les apprentissages de l’école ? ??Les parents pourraient essayer de comprendre avec l’enfant ce qui l’a conduit a l’erreur, lui demander s’il lui reste des incompréhensions, lui faire refaire un exercice ou réciter une leçon problématique,…
• Clémentine Fouquet pour www.sereni.org
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