Tourisme responsable : l’empreinte de votre respect

N’hésitez plus à passer votre été au plus près de la nature, sortez des sentiers battus.
Aujourd’hui, le tourisme s’apparente à un produit de consommation à part entière. Et voyager se fait bien souvent au détriment des populations locales et de l’environnement. Le secteur du tourisme représente 12% du PIB mondial. Les bénéfices reviennent principalement aux pays du Nord tandis que tous les maux et les problèmes sont le soucis des pays hôtes. La mise en place de nouvelles formes de tourisme apparaît donc, désormais, plus que nécessaire. Privilégions donc rencontre, échange, découverte des différentes cultures, et respectons une répartition plus équitable des ressources. A cet effet, le tourisme responsable attire de plus en plus de voyageurs. Le but est de voyager de manière respectueuse vis-à-vis des populations locales, de leur culture et de l’environnement. N’hésitez plus à passer votre été au plus près de la nature, sortez des sentiers battus.
Le tourisme durable
Il s’agit d’un tourisme alternatif qui respectent et préservent les ressources naturelles, culturelles et sociales d’un territoire. Il vise à minimiser l’impact du voyageur sur l’environnement en général. La dynamique du tourisme durable s’articule autour des modes de déplacements, de production et de consommation éco-responsables. Il associe les touristes et populations locales à un projet de développement touristique dans un mode équitablement réparti. La population locale est dès lors un acteur important. Le tourisme durable suppose de bien gérer les ressources, d’aménager les flux d’énergie, de biens et de personnes. En clair on demande aux voyageurs d’être éco-responsables.
Les principes
On évalue au cas par cas les impacts locaux, immédiats et à long terme. L’idée est de mettre en place un projet touristique avec une approche de type développement durable. On procède par étape :
– faire un état général des lieux : prendre en compte les données économiques, sociales, foncières et environnementales initiales.
– Évaluer la vulnérabilité du milieu naturel ainsi que celle de la population : le tourisme peut induire des risques sanitaires au contact d’une pathologie autochtone et des touristes. Il faut aussi évaluer la résilience écologique. Éviter que le lieu soit surfréquenté, surexploité…
– Prendre des mesures de précaution et de conservation. Limiter et compenser les impacts.
L’écotourisme
Né il y a une trentaine d’années, l’écotourisme est centré sur la découverte de la nature, des écosystèmes, agrosystèmes ou des aspects ethnoculturels de la biodiversité. Il inclut un tourisme de proximité qui cherche à réduire son empreinte écologique. C’est une forme de tourisme durable. L’écotourisme est aussi appelé le tourisme vert. Il cherche à réduire l’empreinte écologique. Pour la Société Internationale de l’Ecotourisme, « l’écotourisme est un voyage responsable dans des environnements naturels où les ressources et le bien-être des populations sont préservées. » C’est aussi un type de tourisme qui s’adapte aussi bien aux pays développés comme la France ainsi qu’aux pays du Sud. L’écotourisme s’est développé à la suite du mouvement environnemental et écologiste, il contribue à la protection du patrimoine naturel et culturel. Il inclut les communautés locales dans sa planification et son développement.
Les caractéristiques
– milieu naturel non-pollué
– mise en avant de la flore, de la faune et de la biodiversité
– soutenir l’économie locale
– contribuer à la conservation de l’environnement
– comporter un élément pédagogique
Le tourisme solidaire
Il pousse le touriste à la solidarité envers les populations visitées. Le but est de soutenir un projet de développement qui s’inscrit dans la durée. Le voyagiste soutient des actions de développement responsables et équitables. Voyager solidaire c’est favoriser les infrastructures impliquant les populations locales.
Les principes
– sensibilisation des voyageurs
– contact avec la population locale
– sensibilisation aux problématiques environnementales
– implication dans ou plusieurs projets de développement local
– insiste sur les retombées économiques locales
Le tourisme équitable
Le tourisme équitable est un ensemble d’activités et de services proposés par des opérateurs pour un tourisme responsable. Il s’inspire bien évidemment du commerce équitable et insiste sur la participation des communautés d’accueil, sur des modes de production respectueux de l’environnement et sur une juste rémunération. Pour les organisations qui le pratiquent le but est d’assurer aux communautés une part équitable des revenus qu’il génère. L’objectif est également de concilier tourisme et développement durable.
Les labels
? La clef verte
Label de gestion environnementale pour l’hébergement touristique décerné par la Fondation pour l’Éducation à l’Environnement depuis 1998. Elle récompense campings, hôtels, gîtes. Les critères de certification sont les suivants :
– la gestion des déchets : tri sélectif
– la gestion de l’eau : assainissement, bons équipements, limitation de l’arrosage et de l’utilisation de l’eau pour les sanitaires
– la gestion de l’énergie : limiter ses consommations en énergie, utilisation d’énergies renouvelables, ampoules basse consommation.
– espaces intérieurs et extérieurs : espaces non-fumeurs
– éducation à l’environnement : sensibilisation au respect de l’environnement
– l’aménagement du terrain : densité d’occupation inférieure à 50 emplacements par hectare dans les campings
? Eco-label européen
Label décerné par la Commission européenne. Il garantit :
– limitation de la consommation d’eau
– limitation de la consommation d’énergie
– la réduction de production de déchets
– l’utilisation de ressources renouvelables et de substances moins dangereuses pour l’environnement
– Une communication en matière d’environnement
? Pavillon bleu
Le Pavillon Bleu est un écolabel décerné aux communes touristiques. Il est le symbole d’une qualité environnementale irréprochable. Ses critères sont les suivants :
– l’éducation à l’environnement
– l’environnement général
– la gestion des déchets
– la gestion de l’eau
Il a été créé pour sensibiliser les collectivités locales afin qu’elles se prennent en main sur le plan environnemental.
? Stations vertes
Ce label regroupe des communes touristiques qui ont signé une Charte de qualité commune. Elles se situent en milieu rural, sur le littoral, en outre-mer ou encore à la montagne. Ces dernières vous proposent des séjours nature au sein d’espaces préservés.
La recherche du profit a grandement contribué ces dernières années, à détourner le voyageur de la notion de respect, tant au niveau humain qu’environnemental. Corriger les méfaits du tourisme de masse est donc devenu une priorité. D’autant que l’ Organisation Mondiale du Tourisme prévoit 1,6 milliard de voyageurs en 2020. Et bien que récente, la sensibilisation internationale au tourisme est devenue un phénomène important de notre société. Le tourisme respectueux a les moyens de bousculer cette industrie économique. Cependant, le problème majeur est qu’il est souvent onéreux et donc pas accessible à tous les budgets. Mais attention voyager responsable ne veut pas dire renoncer à ses envies! Respecter les us et coutumes, l’environnement, favoriser le partage et l’économie locale ne signifie pas sacrifier ses vacances !
? A lire Les acteurs du tourisme vert en France
• Emmanuelle Grimmaud, pour www.sereni.org
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