Prêt à passer à la voiture électrique ?
Cette année au salon de l’automobile, la grande tendance était bel et bien la voiture électrique ! Les grandes marques sortent leur voiture « branchée » ce mois-ci tandis que d’autres projettent d’électriser leur griffe au cours de l’année 2011. Les offres sont là mais peut-on réellement rouler en voiture électrique aujourd’hui ?
Bien que mal connue jusqu’à aujourd’hui, la voiture électrique n’est pas une nouveauté. Certains adeptes roulent en véhicule électrique depuis une quinzaine d’années déjà en France. Avec la sortie de la Peugeot Ion et de la Citroën C-zéro en décembre 2010, ces marques populaires diffusent au grand publique ce message : « tout le monde peut rouler en véhicule électrique ». La nouveauté avec ces voitures : une plus grande autonomie, une vitesse maximale augmentée et un accès à la voiture électrique beaucoup plus large.
Les avantages de l’électrique
La voiture électrique étonne d’abord par son silence : les adeptes le disent, ce qui les séduit, c’est « l’absence de bruit et sa souplesse de conduite », un atout incontestable qui rend les trajets beaucoup moins stressants. Les piétons sont souvent étonnés car ils n’entendent pas la voiture, c’est au conducteur d’être plus vigilant pour ne pas être dangereux.
La technologie des batteries ont évolué pour les rendre plus performantes : elles étaient auparavant alimentés grâce à l’acide de plomb et sont aujourd’hui constituées de pile au lithium, les même que celles utilisées pour les téléphones portables ou les caméras.
Des inconvénients encombrants
La Rochelle, ville pionnière en matière de véhicule électrique, a participé dès 1986 à l’implantation des voitures propres dans son agglomération. En ville, les automobilistes qui n’ont souvent que peu de kilomètres à parcourir se débrouillent assez facilement pour se recharger.
En effet, c’est l’autonomie de la voiture qui est l’élément le plus problématique. Les nouvelles Peugeot et Citroën électriques ont une autonomie d’environ 150 km, ce qui est une réelle avancée par rapport aux anciens modèles, mais qui reste insuffisant. Bien que les trajets moyens quotidiens des français se chiffrent à environ 60 km, cet élément est le plus gros facteur de refus à l’achat d’un véhicule électrique.
La batterie détermine les possibilités en matière de véhicules électriques mais pour l’instant, les batteries sont encore trop chères et n’offrent pas la même densité d’énergie que les carburants conventionnels. Un kilo d’essence contient de 50 à 100 fois plus d’énergie que ce qu’une batterie d’un kilo peut emmagasiner. Les technologies des voitures électriques doivent encore être développées pour parvenir à égaler les voitures thermiques.
Les amateurs de vitesse seront déçus car la voiture électrique en France ne dépasse pas actuellement les 130km/h. La technologie existe cependant puisque la marque américaine Tesla a conçu une voiture électrique haut de gamme qui passe de 0 à 100 km/h en 4 secondes. Un bon espoir pour le développement du véhicule électrique en France.
Rouler « branché » : combien ça coûte ?
A l’achat, la voiture électrique est un peu plus chère, cependant il existe plusieurs formules qui permettent d’alléger son coût.
Le coût est assez vite rentabilisée grâce aux économies sur le carburant. On peut louer la batterie ou l’acheter avec la voiture. Sachant que la batterie est la partie la plus chère de la voiture, la location est une bonne alternative. La batterie doit aujourd’hui être remplacée au bout de 7 ans.
Le coût du rechargement en électricité revient à environ 2 € pour 260 km. D’autre part, le prix d’une assurance pour un véhicule électrique est beaucoup moins élevé : cela peut diminuer jusqu’à moitié !
Côté coût, rouler en voiture électrique est donc tout à fait possible, cela est au moins la preuve qu’on peut parfois polluer moins sans payer plus.
La vie quotidienne en véhicule électrique
En 2004, une étude de l’INSEE montrait que la moitié des salariés travaillaient à moins de 8km de leur domicile et que la moyenne des trajets pour aller au travail ne dépassait jamais 40km. Cependant, les consommateurs recherchent des voitures dont l’autonomie atteindrait au moins les 5OO km.
Des centres commerciaux ou des mairies proposent désormais des bornes de recharge en libre service. Les grands groupes commerciaux se mettent à l’électrique ! Leclerc, en alliance avec Renault Nissan va mettre en place d’ici à 2015 des bornes de rechargement pour véhicules électriques sur ses parkings. On comptera 50 supermarchés équipés dès 2011 et environ 500 d’ici 2015. Leur démarche vise à satisfaire leur clientèle puisqu’ils estiment que « les véhicules électriques représenteront 10% des ventes automobiles en 2020. » En région parisienne, les centres commerciaux Parly 2 et Vélizy 2 ont également installé des bornes de rechargement. Les citadins ont bien plus de facilité à se déplacer en voiture électrique et à trouver des bornes de rechargement. Les automobilistes habitant dans des régions montagneuses ou aux reliefs vallonnés auront une autonomie qui pourra être diminuée jusqu’à moitié.
Les vacances en véhicule électrique
Faire les trajets quotidiens n’est pas forcément plus contraignant avec un véhicule électrique qu’avec un véhicule thermique ; Cependant, s’il s’agit de faire plus de 150 km en une journée, c’est plus compliqué. La batterie est vidée au bout de 150 km et il faut alors se recharger.
La meilleure arme du conducteur de voiture électrique est alors la patience et l’organisation! Patrick, utilisateur depuis 15 ans de véhicules électriques peut en témoigner. Lors de ses vacances, il prévoit souvent une journée de plus pour pouvoir se recharger pendant la nuit. Il planifie alors son voyage à l’avance en cherchant sur une carte spécialement conçue pour les automobilistes « branchés ». S’il passe dans une zone où il n’y a pas de bornes de rechargement -ce qui n’est pas rare- il faudra se débrouiller avec les moyens du bord. Se recharger chez un fermier, dans un parc d’attraction, dans un restaurant… Les anecdotes ne manquent pas. Patrick repère les endroits où il pourrait s’arrêter pour se brancher et contacte les propriétaires à l’avance : « il suffit d’une prise traditionnelle, la plupart du temps, les gens acceptent, et lorsqu’on leur annonce le prix du rechargement (environ 2 euros), généralement ils nous l’offrent ». Sur des bornes de recharge rapide il faut 2h pour être chargé à 100 % mais sur une prise classique il faut environ 6 heures, c’est pour cela que bien souvent les conducteurs de voitures électriques doivent prendre beaucoup plus de temps pour leur vacances. Partir en vacances en voiture électrique s’avère donc
D’autres préfèrent abandonner complètement l’idée de faire un long trajet et utiliser l’autotrain, comme Andrés, utilisateur depuis 12 ans.
L’électrique : difficile de se lancer !
Le marché est hésitant, les consommateurs doivent bien réfléchir avant d’acheter un véhicule électrique car pour l’instant, il n’est pas possible de faire le tour de France sans encombre… Une bonne organisation et un peu de patience seront nécessaires pour les débuts de la voiture électrique !
Comme le dit Patrick, « la voiture électrique, une fois qu’on y a gouté, on ne peut plus s’en passer ! » Pour aller au travail, faire ses courses et même partir en vacances l’électrique est donc une solution mais il faudra s’armer de patience pour arriver au bout du chemin…
• Clémentine Fouquet, pour www.sereni.org
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