Irini Rockwell enseigne cette technique transmise par Chögyam Trungpa, entre bien-être et bouddhisme. L’enseignement des Cinq Sagesses est également appelé « enseignement de la famille de Bouddha ».

 

« C’est quand j’ai rencontré Chögyam Trungpa que j’ai vraiment été connectée à la voie bouddhiste. C’était un génie. Il savait faire des enseignements, tant ésotériques que traditionnels, face à des occidentaux. Il a développé une façon de travailler avec ces énergies, ces sagesses. Il les a rendues accessibles à tous et pas seulement aux bouddhistes.

 

On a donc développé une méthode dans laquelle la première année est consacrée à l’ouverture de la conscience et de la contemplation. Les personnes apprennent à travailler sur elles-mêmes. Avec la méditation assise, avec les cinq postures et d’autres exercices, elles découvrent qui elles sont et quelles sont leurs faiblesses – je préfère d’ailleurs parler de « zones à corriger » que de « faiblesses » – et ce sont les points sur lesquels elles devront se concentrer pour se transformer.

 

En deuxième année, on travaille beaucoup plus avec des applications pratiques. Il s’agit de trouver comment appliquer et exprimer cette sagesse dans la vie courante – la vie de famille, les relations sociales, le travail. Même si je dis souvent que cette démarche touche plutôt ceux qui travaillent aux services des autres, elle s’adresse vraiment à n’importe qui. N’importe qui le voulant – artistes, joueurs de foot… Toutes les personnes qui souhaitent en savoir plus sur elles-mêmes et le monde alentour. Il faut pratiquer ces postures dans un environnement coloré – que ce soit des pièces colorées ou à travers des lunettes de couleurs.

Cela sollicite et dégage les énergies – celles des cinq sagesses. La plupart du temps les premières expériences dégagent des névroses. Mais le bouddhisme vajrayana les considère comme positives parce qu’il s’agit d’une énergie positive qui a été transformée par de mauvaises habitudes. Il est très important de comprendre que ces expériences sont centrales et qu’il ne s’agit pas de quelque chose de conceptuel. Il faut le faire et le vivre pour comprendre.

La première expérience s’appelle le « Bouddha ». C’est une énergie blanche et son essence est l’espace absolu. Quoi qu’il arrive dans cet espace, ce n’est pas négatif. C’est un espace « accueillant », pourrait-on dire. Mais le côté troublant de cet espace, c’est qu’il devient ouvert. Ce qui incite en fait à se fermer au lieu de s’ouvrir. Il y a toujours deux aspects dans ces énergies et ce n’est pas une question d’énergies contraires ou différentes, mais plutôt une question de qualité. Chacune peut être ressentie d’une façon positive avec une attitude ouverte et réceptrice, ou ressentie négativement, avec résistance.

La seconde énergie est traditionnellement appelée Vajra. Sa couleur est le bleu. On l’associe à la clarté et à la précision. C’est à travers l’image du miroir qu’on la comprend le mieux. Parce qu’elle reflète le monde, comme un miroir. « C’est ainsi que sont les choses« . Cette énergie peut être très apaisante. Elle montre seulement ce qu’il y a à voir. Elle n’implique pas vraiment les émotions dans sa sagesse. Mais d’un autre côté, cette énergie est pleine de devoirs : « je dois faire ceci« , « je dois faire cela« . En plus, elle s’impose à d’autres personnes : « tu devrais faire ça« . On devient critique, on juge : « je sais ce qui est bien« . La colère ou l’agressivité peuvent être si fortes que vous ne savez plus si vous êtes l’offenseur ou la victime. Vous avez toujours ce sentiment d’être dans une relation « offenseur/offensé ».

 

Quand j’ai écrit mon livre, Les cinq énergies de sagesses, j’ai voulu faire comprendre que grâce au bouddhisme, on comprend les personnalités, les émotions et les relations humaines. J’ai consacré tout mon premier chapitre aux énergies par rapport au monde.

Vous pourriez me dire que Dieu est une énergie. Certaines personnes ressentent cette énergie rien qu’en prononçant son nom. Dans la tradition bouddhiste, on a parlé de ces énergies en tant que divinités. Il y a différentes divinités qui évoquent certaines énergies. Dans cette compréhension du bouddhisme, l’énergie est très présente. Il y a les choses concrètes qui sont à un premier niveau – une façon de voir et de comprendre la réalité. Mais il y a aussi les radiations énergétiques de tout chose. Et c’est ce domaine que les cinq énergies de sagesse permettent de percevoir.

Quand je dis qu’il s’agit d’un stage de deux ans, cela signifie qu’il y a quatre sessions par an avec moi. Puis il y a ce qu’on appelle des « cercles d’expression », autour de discussions spécifiques. Il y a aussi du coaching, ce qui, en tant que psychothérapeute, j’appelais « thérapie », mais qui, en fait, est très différent d’une thérapie. On apprend plutôt à trouver sa place dans le monde et à agir positivement sur celui-ci. »

 

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