Aussi petites que mauvaises pour la santé du consommateur et l’environnement, les nanoparticules sont présentes dans plusieurs aliments. L’association Agir pour l’Environnement souligne qu’aucune étiquette n’en fait mention.

 

Des nanoparticules dans nos assiettes. Image du domaine public.
Des nanoparticules dans nos assiettes. Image du domaine public.

 

En juin 2016, l’association Agir pour l’Environnement (APE) a publié un rapport révélant la présence de nanoparticules dans nos assiettes. C’est le Laboratoire national de métrologie et d’essais, rattaché au ministère de l’industrie, qui a analysé quatre produits de consommation courante : la blanquette de veau William Saurin, les chewing-gums Malabar, les gâteaux Napolitains de LU et un mélange d’épices pour guacamole Carrefour.

 

Les nanoparticules méconnues

 

La blanquette de veau William Saurin, les chewing-gums Malabar et les biscuits Napolitains LU contiennent des nanoparticules de dioxyde de titane (additif colorant E171) tandis que le mélange d’épices pour guacamole Carrefour est rempli de nanoparticules de dioxyde de silice (additif antiagglomérant E551). Si les risques présentés par les nanoparticules sont encore mal connus, plusieurs études montrent que leur taille microscopique (un milliardième de mètre) peut leur permettre de franchir les barrières physiologiques et ainsi se disséminer dans le corps humain (vaisseaux sanguins, poumons, etc) et l’environnement. Mais si le risque est avéré, pourquoi avoir recours aux nanoparticules ? La raison est très superficielle… Selon APE, « il s’agit essentiellement de rendre plus “attractif” un produit (modifier sa couleur, son goût, sa texture…) ».

 

Choisir et ne plus subir

 

En plus d’utiliser ces substances potentiellement dangereuses pour la santé et l’environnement, les industriels prennent en otage les consommateurs en ne précisant pas la présence de nanoparticules dans les produits. En effet, aucun des quatre produits analysés ne portait la mention [nano] sur l’étiquette, comme l’oblige la réglementation européenne. Pour Magali, Ringoot, coordinatrice des campagnes l’Agir pour l’Environnement, « cette enquête apporte la preuve qu’il y a défaillance dans l’information et la protection du consommateur. La réglementation, pour laxiste qu’elle soit, n’est même pas appliquée ! ». Car si ces quatre produits contiennent des nanoparticules et n’en font pas mention, il y a de grandes chances que de nombreux autres produits de notre consommation courante soient dans la même situation. Afin que le consommateur ne subisse pas ces substances sans en être informé, l’association va saisir la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) afin qu’elle procède au rappel des produits mis en cause.

 

Agir pour l’Environnement a lancé une pétition en ligne « Stop aux nanoparticules ». Celle-ci exige un moratoire sur les nanoparticules dans les produits alimentaires courants.

 

Sarah Belnez pour Sereni Magazine.