Symbole de la protection de la nature dans le monde entier, le panda géant ne figure plus dans la liste mondiale des espèces menacées d’extinction. Mais que signifie réellement ce changement de catégorie ?

 
 

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Le panda géant ne figure plus dans la liste mondiale des espèces menacées d’extinction. Image du domaine public.

 

Le 4 septembre 2016, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a publié une mise à jour de sa liste rouge suite au Congrès mondial de nature qui s’est tenu à Hawaï. La liste rouge de l’UICN permet d’évaluer l’état de conservation globale de milliers d’espèces animales ou végétales, partout dans le monde. Chaque espèce ou sous-espèce peut être classée dans l’une des neuf catégories suivantes : Eteinte (EX), Eteinte à l’état sauvage (EW), En danger critique (CR), En danger (EN), Vulnérable (VU), Quasi menacée (NT), Préoccupation mineure (LC), Données insuffisantes (DD), Non évaluée (NE). Alors qu’il figurait depuis 1990 dans cette liste de référence des espèces menacées d’extinction, le panda géant (Ailuropoda melanoleuca) a changé de catégorie et est désormais considéré comme « vulnérable ».

 
 

Des progrès notables

 

La déforestation qui détruit l’habitat du panda géant ainsi que son faible taux de reproduction (l’œstrus dure entre 24 et 48 heures et ne se produit qu’une fois par an, entre mars et mai) expliquent le faible nombre de pandas géants. Selon l’UICN, on compte aujourd’hui 1 864 pandas géants adultes, 2 060 si l’on ajoute les petits, soit presque deux fois plus que dans les années 1980. Des chiffres confirmés par l’Administration chinoise des Forêts qui souligne une augmentation marquante chez les spécimens en captivité, passant de 164 à 375 pandas géants en dix ans seulement. Une population accrue grâces aux efforts fournis par le gouvernement chinois. Afin de préserver l’espèce, il a pris des mesures draconiennes visant à reboiser les forêts de bambous et à lutter contre le braconnage. En plus des 13 réserves qu’il consacre au panda géant, le gouvernement chinois verse des subventions aux agriculteurs résidant à proximité des réserves afin de s’assurer qu’ils ne dégradent pas l’environnement.

 
 

Maintenir les efforts

 

Si les chiffres et le changement de catégorie du panda géant sont encourageants, l’UICN et le gouvernement chinois sont conscients que le combat pour protéger l’espèce est loin d’être gagné. Selon l’UICN, le « changement climatique pourrait éliminer, dans les 80 années à venir, plus de 35% des forêts de bambous qui constituent son habitat, et les effectifs de l’espèce devraient donc décliner, perdant ainsi les acquis de ces deux dernières décennies ». Pour éviter que les facteurs humains et naturels ne nuisent au panda géant, le gouvernement chinois compte élargir sa politique actuelle de conservation de l’espèce.

 

Le changement de catégorie du panda géant est un bel encouragement et donne de l’espoir à tous ceux qui se sont battus pour le protéger. Mais cette amélioration ne signifie pas que la victoire est acquise et les efforts devront être maintenus pour garantir la prospérité de l’espèce.

 
 

Sarah Belnez pour Sereni Magazine.