270 000 tonnes de micro-plastiques polluent les océans. Si les micro-plastiques ont envahis la vie marine, ils interfèrent également dans la reproduction des huîtres. Un constat qui inquiète grandement les biologistes marins.

 
 

La reproduction des huîtres menacée par les micro-plastiques. Image du domaine public.
La reproduction des huîtres menacée par les micro-plastiques. Image du domaine public.

 

Plus de 220 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année. Si certains pays comme la Norvège et la Suisse recyclent plus de 80% de leurs plastiques usagers, les déchets et les systèmes d’élimination restent un problème sur la majeure partie du globe. En conséquence, un environnement pollué et une vie marine massacrée. Selon l’Unesco, « les déchets plastiques causent la mort de plus d’un million d’oiseaux marins et de plus de 100 000 mammifères marins chaque année ». Et la situation ne va pas en s’améliorant selon la Fondation Ellen MacArthur et le cabinet McKinsey : « en 2050, il y aura autant de plastique que de poissons dans les mers du globe ». Pour les huîtres, il ne faudra pas attendre 35 ans pour voir la situation s’aggraver. Selon une étude menée par le Laboratoire de physiologie des Invertébrés à l’Institut français de Recherche pour l’Exploitation de la mer (Ifremer), les micro-plastiques affectent sensiblement la fertilité des huitres.

 
 

Taux de fécondation en baisse

 

Les micro-plastiques (moins de 5 millimètres de diamètre) menacent les huîtres. Pour Arnaud Huvet, biologiste à l’Ifremer, la dangerosité des micro-plastiques sur la reproduction des huîtres et d’autres mollusques marins n’est pas à prendre à la légère. Dans l’étude publiée le 2 février 2016 dans le magazine américain PNAS, Arnaud Huvet explique que « le taux de fécondation par rapport à des huîtres non exposées était inférieur de 41% », tandis que « les larves produites accusaient un retard de croissance d’environ 20% ». Malgré ces chiffres impressionnants, le risque d’extinction serait inexistant grâce à la reproduction très rapide des huîtres. Néanmoins, le biologiste souligne que ce constat rappelle l’impact des plastiques sur l’écosystème marin.

 
 

Penser à demain

 

Si les huîtres ne sont pas menacées d’extinction, c’est toute la vie marine qui est touchée par nos actions. Toujours selon l’étude de l’Ifremer, « 4 à 12 millions de tonnes de plastique se déversent chaque année dans l’océan et la production de plastique va être multipliée par dix d’ici 2025 ». Il faut donc prendre exemple sur les sept Pays Membres de l’Union Européenne ainsi que la Norvège et la Suisse qui recyclent plus de 80% de leurs plastiques usagers. C’est à chacun d’agir pour diminuer notre consommation de plastique : faire ses courses avec des sacs réutilisables, éviter les produits plastiques jetables et faire pression sur les grands industriels pour limiter au maximum les emballages plastiques.

 
 

Sarah Belnez pour Sereni Magazine.