De nombreux jeunes Français doivent travailler pour assumer financièrement leurs études. Quels sont les avantages et inconvénients des étudiants salariés ? Comment mener de front deux vies bien distinctes lorsque l’on vient tout juste de quitter le lycée et le cocon familial ?

 
 

Un jeune sur deux travaille pour payer ses études. Image du domaine public.
Un jeune sur deux travaille pour payer ses études. Image du domaine public.

 

Ils viennent de quitter le foyer familial et travaillent pour financer leurs études. Selon la dernière enquête de l’Observatoire de la vie étudiante en 2010, ils seraient 50 % dans ce cas, 73% si l’on tient compte des mois d’été. Mais la plupart d’entre eux se passeraient volontiers de ce rythme éreintant s’ils en avaient les moyens. Manque de sommeil, concentration affaiblie, vie sociale réduite… 19% des étudiants salariés estiment que leur travail a un impact négatif sur leurs résultats d’études selon une enquête menée par l’Observatoire de la vie étudiante (OVE) publiée en décembre 2013.

 
 

Un changement éreintant

 

S’ils sont nombreux à travailler parallèlement à leurs études, ils n’ont pas tous le statut d’étudiant salarié. Pour prétendre à ce statut, l’activité professionnelle doit être tout au long de l’année universitaire, soit du 1er octobre 2015 au 30 septembre 2016. Les étudiants concernés doivent travailler au moins 60 heures par mois ou 120 heures par trimestre, soit un minimum de 10 à 15 heures par semaine. Mais ces dizaines d’heures hebdomadaires ajoutées aux 35 heures moyennes que peut nécessiter un BTS, un DUT ou une première année de fac sont bien loin du rythme de lycéen que l’étudiant vient de quitter. Nouveaux amis, nouveaux cours, nouveau cadre, nouvelle ville (parfois) et apprentissage de l’autonomie complète : entrer dans le monde des études supérieures est un grand chamboulement et devoir travailler en même temps relève parfois du défi.

 
 

Bien choisir son université

 

Si elles n’y sont pas obligées, la plupart des universités permettent aux étudiants salariés d’être dispensés d’assiduité ainsi que des aménagements d’horaires. Vous bénéficierez ainsi de cours du soir ou de cours le samedi et serez prioritaire pour tout changement d’horaires de TD/TP. D’autres universités proposent des régimes longs d’études, où l’étudiant prépare son année de Licence ou Master en 2 ans. Il est impératif de se renseigner à l’avance auprès du secrétariat de l’UFR pour connaître les aménagements prévus par l’université.

 
 

Des aides financières

 

Sur le plan financier, l’étudiant salarié est dispensé de payer la sécurité sociale étudiante. En tant que salarié, il est affilié au régime général de la Sécurité sociale des travailleurs salariés. Il peut également toucher les APL et conserver sa bourse. La loi du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l’emploi crée une nouvelle prime d’activité destinée à compléter le revenu des travailleurs modestes. Entrée en vigueur le 1er janvier 2016, elle est versée tous les trimestres aux étudiants dont les revenus dépassent 0,78 fois le Smic, soit environ 900 € net mensuels au cours des 3 derniers mois.

 
 

Une détermination à toute épreuve

 

Pouvoir payer soi-même ses courses et son loyer offre un sentiment de satisfaction et de fierté qui pousse à donner le meilleur de soi. C’est une véritable force de caractère qui peut sortir de cette expérience. De plus, il est parfois difficile de se rendre compte de la réalité lorsque l’on est assis toute la journée dans une salle de cours. De nombreux étudiants tombent des nues et se retrouvent complètement perdus lorsqu’ils intègrent le marché du travail. Etre étudiant salarié permet de se rendre compte de la vie professionnelle et de l’importance des études pour atteindre le but que l’on s’est fixé.

 

« Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie », Confucius.

 
 

Sarah Belnez pour Sereni Magazine.