Chaque année, le 4 octobre marque la Journée mondiale des animaux. Un rendez-vous qui permet de créer ou d’entretenir le débat sur le respect de la vie animale. Citoyens, politiques et industriels sont invités à repenser leur vision du bien-être animal.

 
 

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Le 4 octobre marque la Journée mondiale des animaux. Image du domaine public.

 

Si le débat est permanent, la journée du 4 octobre a pour objectif de sensibiliser chaque être humain à la cause animale. Comment considérons-nous les animaux ? Comment serait le monde si nous vivions tous sur un même pied d’égalité ? Est-ce que notre force physique et nos inventions justifient leur mise à mort ?

 
 

Une législation qui avance doucement

 

Le 28 janvier 2015, l’Assemblée nationale a voté en lecture définitive le projet de loi de modernisation et de simplification du droit. L’animal est désormais reconnu comme un « être vivant doué de sensibilité » dans le Code civil (nouvel article 515-14) et n’est plus considéré comme un bien meuble (article 528). Cette avancée majeure du point de vue légal et juridique n’est cependant pas suffisante. La situation de nombreux abattoirs et de l’agroalimentaire en général doit être améliorée au plus vite. La réflexion n’est heureusement pas finie puisque le Gouvernement a annoncé le 5 avril 2016 la présentation d’une stratégie ministérielle en faveur du bien-être animal. Celle-ci a pour ambition de « mobiliser tous les acteurs concernés, sur la période 2016-2020, autour de priorités nationales de travail en faveur de la cause animale ». Les objectifs principaux concernent la protection des animaux d’élevage et des animaux de compagnie, l’amélioration du système en abattoir et l’expérimentation animale. Pour ce dernier point, une première avancée a eu lieu le 25 juillet 2016 puisque la dissection d’animaux est désormais interdite dans les collèges et lycées.

 
 

Textes de loi vs réalité

 

Le projet de loi voté le 28 janvier 2015 concerne principalement la protection des animaux de compagnie. Mais si cette avancée juridique semble bouleverser leur quotidien, la réalité est bien différente. Malgré le travail des associations de défense des animaux, les signalements pour maltraitance animale sont rarement pris au sérieux et les plaintes sont bien trop souvent classées sans suite. Alors que la loi prévoit 2 ans de prison et 30 000 € d’amende pour une personne qui abandonne son animal ou qui « exerce publiquement ou non des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou qui commet un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisés, ou tenu en captivité », les quelques condamnés écopent généralement de simples rappels à la loi et/ou d’amendes.

 

Les avancées juridiques récentes donnent de l’espoir aux défenseurs de la cause animale mais ne suffisent pas. Si certains considèrent que le bien-être animal n’est pas un argument suffisant pour s’investir dans la cause, il existe une raison égoïste pour agir : nous avons besoin d’eux. Alors que les loutres luttent contre le réchauffement climatique et prouvent que les animaux peuvent protéger l’écosystème, un couple de manchots homosexuels ayant adopté un petit nous apprend la tolérance.

 

Il est temps de remercier le monde animal et de se montrer à sa hauteur.

 
 

Sarah Belnez pour Sereni Magazine.