Depuis février 2015, la deuxième ville de Suède, Göteborg, a adopté la journée de travail à 6 heures. Un pari gagnant qui a favorisé la productivité et le bien-être des employés. Les Suédois auraient-ils trouvé un mode de travail plus épanouissant ?

 
 

La municipalité de Göteborg, deuxième ville de Suède, s’est lancée dans une aventure originale depuis février 2015 : la semaine de 30 heures dans plusieurs établissements de la ville. C’est Mats Pilhem, maire adjoint de la ville et membre du Parti de Gauche, qui a proposé une expérience pour tester l’efficacité du processus. Ainsi, des employés municipaux du secteur des soins aux personnes âgées ont été divisés en deux groupes. L’un travaillait 6 heures par jour et l’autre 8 heures, à salaire égal. Si le Parti Modéré a contesté cette décision, estimant que cette mesure était « malhonnête et populiste », l’expérience a pourtant été positive et confirme plusieurs études. En effet, 14 postes ont été créés, la qualité des services est en hausse et les employés se sentent beaucoup plus épanouis, sur le plan émotionnel et physique.

 


 
Un changement qui a franchi les frontières du service public puisque de nombreuses sociétés suédoises ont également adopté ce rythme de travail plus favorable à la productivité et au bonheur des salariés. Certains établissements sont mêmes des précurseurs, comme l’usine d’assemblage Toyota de Göteborg, qui a adopté ce système en 2002. Résultat : des profits en hausse de 25 % malgré des salaires supérieurs à la moyenne du secteur, un turn-over réduit dans ses équipes et surtout, un personnel plus heureux.

 
 

Lilla Bommen, une partie de Göteborg.

Sans tenir compte de cette expérience, les Suédois travaillent 36,5 heures par semaine en moyenne contre 38h hebdomadaires pour les Français (données de l’OECD en 2011). Un rythme déjà enviable pour les autres pays de l’OCDE qui ne bénéficient pas de semaines aussi « courtes ». Cependant, les Français travaillent 1473 heures en moyennes par an contre 1609 pour les Suédois en 2014…

 
 

Sarah Belnez pour Sereni Magazine.